L’Agriculture est considérée comme l’élément fondateur de nos civilisations dites « modernes ». Sans elle la sédentarisation n’aurait jamais pu s’opérer, les groupes de populations seraient encore des chasseurs-pêcheurs-cueilleurs, et le nomadisme serait la règle et non l’exception. La domestication des animaux et la mise en culture des sols a très certainement précédé la plupart des autres techniques. Celles-ci n’ont pu voir le jour qu’en raison du temps ainsi libéré sur la recherche de nourriture.
Les techniques ont évolué petit à petit, mais en réalité il n’y a eu que peu d’amélioration entre celles de l’ancienne Egypte et celles de la fin du XIXème siècle. Seules des recherches empiriques sur les semences et sur l’aptitude des animaux au trait ou aux productions de lait et de viande avaient jusqu’alors permis une avancée dans cette science de la terre; les peuples restaient toutefois vulnérables tant aux aléas climatiques qu’aux ennemis des cultures, voire aux famines qui pouvaient en découler.
La découverte de nouvelles sources d’énergie (pétrole, électricité, gaz naturel,…) a alors donné à l’Agriculture un essor qu’elle n’avait jamais connu par le passé. La mécanisation, l’apport d’engrais et de produits de lutte sanitaire ont permis aux grandes civilisations de la deuxième moitié du XXème siècle de se retrouver en autosuffisance alimentaire, et même en situation d’exporter leurs produits agricoles vers des civilisations plus démunies.
La recherche et l’évolution des techniques, de plus en plus « pointues » mais aussi de plus en plus complexes, sont arrivées à un optimum que certains remettent aujourd’hui en question. Comme tout autre secteur d’activité, l’agriculture a apporté ses bienfaits, mais aussi engendré des abus. C’est la raison pour laquelle elle regroupe désormais des sciences très diversifiées qui vont de l’élevage à l’écologie, en passant par l’étude des sols, les grandes cultures et les cultures plus spécialisées, la connaissance des intrants, le machinisme et le foncier bâti.
Comme dans toute science, des écoles généralistes et des écoles d’Ingénieurs ont formé des techniciens capables, après plusieurs années de vie professionnelle, de discerner rapidement les dysfonctionnements éventuels dans certaines pratiques et d’éclairer des personnes moins sachantes sur tous les questionnements relatifs à ce secteur d’activité.
C’est ainsi que se sont formés des corps d’Experts dans les diverses disciplines de l’Agriculture, et la Justice a tout naturellement fait appel à eux pour résoudre les litiges qui de tout temps ont existé dans ce domaine.
Sur la liste établie par la Cour d’Appel de BORDEAUX la Compagnie des Experts de Justice en accueille le plus grand nombre, soit une trentaine de membres regroupés dans sa Section « AGRICULTURE, AGRO–ALIMENTAIRE, ANIMAUX, FORÊT », avec des spécialités très variées : les Vétérinaires, les experts viticoles et agricoles, les Experts Fonciers et Agricoles, les experts en économie agricoles, les experts forestiers, les experts en Horticulture, etc…. Les échanges d’informations techniques entre confrères sont de ce fait particulièrement fructueux.
La Section participe activement à la vie associative de la Compagnie. Un Délégué et un Suppléant y sont ses représentants et siègent au Conseil d’Administration de la Compagnie.